2012/Projet pour la première Biennale d’Istanbul
Can Onaner / William Parlon / Georgi Stanishev Nicolas Duru / Amélie Cazalet / Dilara Zumre
Localisation Istanbul, Turquie
Projet 2012
Voici une série de petites tours, identiques, positionnées stratégiquement dans l’espace réel et imaginaire de la ville d’Istanbul. Ces tours, à la fois phare, observatoire et petit théâtre, fonctionnent à la manière de machines qui permettent de se déplacer visuellement entre différents lieux emblématiques de la ville d’Istanbul. Le déplacement au travers de cette constellation de tours met en scène les problématiques qui nous semblent les plus pertinentes dans la fabrique de la ville d’Istanbul : sa transformation dans sa stratification, ses démolitions, ses projets de demain, sa dissolution dans un contexte mondialisé.
Le médium choisi est une vidéo constituée par des zoom-in sur des images fixes, depuis l’intérieur de la tour vers des quartiers de la ville où d’autres tours jumelles seront implantées. En traversant successivement chaque tour par leurs fenêtres, la vidéo intègre toutes les spécificités de la ville dans un rythme répétitif qui les rend équivalentes les unes aux autres. Ce mouvement infini, qui permet de se déplacer dans la ville participe à la déconstruction de cette dernière.
En tant que phare-observatoire, on pourrait comprendre notre tour comme un projet d’architecture à part entière, un symbole héroïque qui s’inscrirait dans l’histoire de la ville d’Istanbul, en prenant comme référence la tour de Galata, la tour de Beyazit, ou encore les minarets de Süleymaniye. Comme ces derniers, cette architecture serait conçue pour s’élever sur une colline, pour être un repère visible depuis les rives voisines et un point à partir duquel on regarderait au loin. Notre projet s’inscrirait ainsi dans cette constellation d’architectures exceptionnelles qui se parlent les unes aux autres déconnectée de la réalité comme des « tours d’ivoire ».
Décontextualisées, les tours-théâtres questionnent la nature, l’identité et la fabrication de des quartiers d’Istanbul. Elles font office de « thermomètre » que l’on pourrait déplacer et poser dans des contextes différents pour en prendre la température.