Architecture de la foule - La foule non humaine
Studio de projet des Master 1 & 2 - ENSAB Rennes - 2020/2021
Zéphyr, cité des vents
Projet de Christopher Amstrong, Olga Arzul et Baptiste Poiraud
L'ARCHITECTURE DE LA FOULE
La foule non humaine - 2020/2021
Studio de projet - ENSAB Rennes
Master 1/2
Encadrants responsables
Can Onaner avec Valerian Amalric
Mathilde Sari et Henri Bony
Labo photo : Emmanuel Groussard
Zéphyr, cité des vents
Christopher Amstrong, Olga Arzul et Baptiste Poiraud
L’Homme pèlerin arriva lors d’une violente tempête. Il trouva refuge dans une faille qui avait été creusée par le vent d’Ouest. Au fond de cette faille se dessinait une grotte. Elle accueillait le vent filtré par les parois rocheuses. Le vent s’introduisait dans l’antre en sifflant bruyamment. Les éléments semblaient dialoguer entre eux.
L’Homme étudia longuement ces phénomènes. Transcendé par ce spectacle, il comprit ce qui l’avait mené ici. Il pensait autrefois que le vent était provoqué par l’agitation des feuilles dans les arbres. Mais ce jour-là, jour de grande tempête, il comprit que le vent était un individu à part entière pouvant être lu dans le mouvement de toute chose. En tant qu’esprit bâtisseur, il décida d’ériger un temple à la gloire des individus invisibles du lieu.
Bientôt, les pèlerins des contrées lointaines arrivèrent. Ils prêtèrent l’oreille afin d’écouter le doux silence des esprits de l’air. Ils apportèrent des offrandes au coeur du sanctuaire et prièrent des nuits entières.
Arriva l’âge de la maîtrise. L’Homme bâtisseur fit alors apparaitre de nouvelles architectures : moulins et caravansérails s’installèrent. Le marchand nomade, chargé d’épices et d’autres biens parfumés, prit place. Il troqua puis vendit. A mesure que le savoir technique progressait, l’architecture s’enrichissait de systèmes toujours plus ingénieux. Le progrès conduisit l’Homme à s’affranchir de sa condition humaine.
Las de son labeur, et avide de ressources, il mit au point des machines permettant d’exploiter le vent. L’Homme en tant qu’Homme créa un système autonome stockant et produisant de l’énergie. Un système de mesures filtrant l’air et analysant la mémoire du vent. Ce fut l’âge de la cybernétique.
Puis le temps des cataclysmes arriva. L’Homme qui vivait dans l’opulence disparu.
A ce jour, seule l’architecture réside encore. Elle est la trace de l’humain, le vestige de son passage sur terre. L’entité du temple est toujours présente, devenu dès lors, le seul endroit silencieux. La cité vit aujourd’hui des vents et garde le souvenir de l’époque où on l’avait nommé Zéphyr. L’âge d’or où les agitations aériennes cohabitaient avec l’humain.